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Douce Amère
20 octobre 2010

Balancier

Sale journée dimanche, gros coup de blues et de bilan, tentative de remise en question et oscillation entre abattement total et révolte, entre je vaux rien et je vaux mieux que ça.

Faut dire, samedi soir, O. m'a gonflé sévère. J'étais à l'anniversaire du cousin, lui à celui de sa sœur, souper en famille chacun de son côté. Et il m'écrivait des sms. Au début, ça a commencé comme d'habitude, par des "pensées pas sages" comme il dit.

Et puis… il est revenu sur une "pensée sage", pas besoin de sous-titre pour moi. Mais il a insisté, lourdement. Et quand je dis lourdement, c'est un euphémisme. D'abord, il a voulu que je le dise, parce que j'avais juste répondu quelque chose du genre "je sais bien de quoi tu parles". Puis, que je lui réponde "oui, d'accord, tout de suite". Sauf que là, je n'ai pas cédé. Et là, il m'a dit que j'étais cruelle… sic…

Bref, le baby blues est de retour. Je lui ai redit, noir sur blanc "je n'ai pas de nouvelle réponse à t'apporter, et je te l'ai déjà dit, je n'aime pas parler de ça par sms", mais autant pisser dans un violoncelle. Bon, ce n'est pas anodin ce refus d'en parler "virtuellement", je sais que face à face, il ose moins, voire pas du tout.

Ce qui m'a énervé, en dehors de son insistance, c'est les conneries qu'il m'a dites. Il a réussi à me sortir d'abord que tout ce qu'il voulait, c'était dire qu'en cas d'accident, je ne mettrais pas un terme à ma grossesse. Ce à quoi j'ai répondu que ça, je pouvais le lui promettre, je n'ai plus l'âge d'avorter, et surtout, aucun désir de le faire, mais la question est rhétorique, je l'admets.

Et là, il me sort "alors arrête ta contraception"… Heu, c'est plus un accident là, désolé. Et c'est bien ce que j'ai répondu. Il a continué avec "je traduis, ça veut dire que je veux faire un enfant avec toi". Donc, j'en conclu qu'il me prend vraiment pour une conne. Parce que ça, j'avais compris depuis longtemps, un an en fait, puisqu'il m'en parlait quelques semaines à peine après que j'ai repris contact avec lui. Et lui qui insiste en me disant que ce serait la suite logique de ces dix ans… Je rêve… ou plutôt, je cauchemarde.

A ce stade, j'ai cessé de répondre, il m'a donc souhaité bonne nuit. C'est là que j'ai vraiment voulu être cruelle, j'ai répondu très gentiment et tout de suite, agrémenté d'un "fais de beaux rêves" qui était fichtrement à double sens. Là, il m'a achevé, en envoyant "alors on aura jamais de bébé?"… Je n'ai pas répondu. Mais je n'ai pas super bien dormi.

Et hier, rien. Pas un sms de sa part, et je ne me suis pas connectée de la journée, je ne suis même pas allée voir si lui l'étais, rien. Par contre, j'ai beaucoup cogité, un peu pleuré, un peu enragé, un peu déprimé, beaucoup marché. Et, soyons honnête, je me suis beaucoup apitoyée sur mon sort.

Pauvre petite gosse gâtée qui a tout, une famille aimante, des amis, un boulot, des sous de côté, un super appartement, une voiture, des vacances chaque année… Mais qui en même temps, au bilan, n'a pas réussi autre chose dans sa vie que d'être une jeune fille banale et moyenne. Je n'ai rien raté complètement (à part mes vies de couples, mais ça, c'est aussi un manque de chance), mais rien réussi vraiment. Je ne suis douée pour rien en particulier, hormis peut-être un certain don pour les histoires de cœur à la con.

Au delà de ce constat en demi-teinte, un peu plus teinté de déprime hier qu'aujourd'hui, j'ai surtout beaucoup réfléchi à O., à ses envies de bébé, à mes envies de temporiser. Bien sur ou presque, je n'ai pas trouvé de réponse à mes questions. Autre que… il va falloir que je renonce à lui. Et mieux vaut maintenant que plus tard, genre après avoir rencontré ses enfants…

La colère que j'éprouve contre lui m'aide à m'en détacher, mais… c'est idiot, mais j'ai posté un truc que je voulais lui envoyer justement samedi. Il le recevra aujourd'hui ou demain, je ne sais pas, et dedans, j'ai mis un mot avant notre "dispute". Imaginer rompre avec lui et qu'il reçoive ça après, avec ce que j'y ai écrit et ce que contient cette enveloppe, c'est absurde, mais ça me préoccupe.

Bref, j'ai passé ma journée du dimanche à jouer à "qui est le plus égoïste des deux" et à "je tente de me mettre à sa place, est-ce que lui essaye de se mettre à la mienne". Il veut un enfant, je le lui refuse. Il veut me faire un enfant alors qu'il est au chômage, en fin de droit, qu'il habite à une heure et quart de chez moi et qu'il ne veut pas qu'on habite ensemble ou qu'on se marie. Je le lui refuse alors que j'ai envie d'être enceinte, que j'ai la gorge qui se serre en voyant tous ces couples avec enfants dans la rue et que je sais qu'il ferait sans doute un chouette papa.

En fait, je ne vois que les aspects "pratiques" comme le fric (je ne peux pas faire vivre trois personnes sur mon salaire, surtout pas sur deux apparts, et puis ça signifie continuer de bosser à 100% et ne pas beaucoup voir mon enfant), l'éloignement, et les risques inhérents au fait d'élever un enfant sans habiter ensemble (on parle quand même de quelqu'un qui, chômeur, a préféré faire de la paperasse un week-end plutôt que de me voir alors qu'il me répète sur tous les tons qu'il a envie de moi).

Et j'ai l'impression que lui ne voit que les aspects "romantiques". On s'aime, on fait un bébé ensemble, avoir un enfant c'est merveilleux et il veut connaître ça à nouveau dans sa vie. Encore que je me demande quelle dose de "compensation" ça implique, sachant qu'il a raté sa vie professionnelle et son mariage, je me demande s'il ne s'accroche pas à la seule chose qu'il ait réussi dans sa vie, ses enfants. Ce que je ne peux que comprendre quelque part, moi qui me disait qu'objectivement, je n'ai rien réussi dans la mienne.

Bref, j'ai sans doute un peu trop peur et lui… pas assez. Alors, j'ai bien pensé répondre à ses "quand est-ce qu'on fait un bébé" par des "quand est-ce qu'on habite ensemble", sachant qu'il ne le veut pas, mais… s'il me répond "quand tu veux", je fais quoi moi?

Ce qui me perturbe finalement beaucoup dans cette histoire, c'est que notre couple repose presque entièrement sur le cul. Au début, pas de mon fait, mais maintenant… je m'aperçois que ce que j'aime chez lui, c'est le côté sensuel et sexuel. Hors de ça, il y a peu de choses que nous partageons vraiment, même dans les valeurs de base. Une fois de plus, je me reprends en pleine tronche ce défaut qui consiste à scinder mes besoins et à les combler par différentes personnes, O. pour les sens, C. pour les émotions, et E. pour l'intellect et beaucoup de valeurs. Même si rien n'est aussi simple, évidemment.

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Commentaires
S
Hey, quelle bonne surprise! Effectivement, ça fait un bail. <br /> En fait, c'est exactement ce que je fais, le garder pour ce qu'il peut m'apporter, c'est à dire le physique. Mais c'est un peu étrange pour moi comme façon de voir les choses, alors je compose comme je peux entre indignation et culpabilité. <br /> Mais c'est clair que quand il me sort des conneries pareilles, ça m'aide à prendre de la distance. <br /> Et toi, profite bien de tes hommes et de tes vacances forcées, vive les jeunes qui manifestent ;)
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M
Ma belle (je sais ça fait ben longtemps, mais là..), garde ce mec si tu veux pour le cul, les calins la chaleur, mais ne le laisse pas dire n'importe quoi ... et qui se levera la nuit quand un bébé pleurera? et qui le gardera les jours de maladie? et qui assumera avec toi les soucis et les joies? Ce mec (excuse moi) est un irresponsable. profite avec lui, mais ne te laisse pas avoir par ces mots digne d'un ado inconscient!<br /> je te fais un enorme bisou, ici c la revolution (mon lycée est bloqué tous les jours), et le petit pousse...<br /> et, ps, je comprend ton envie de mome, je sais c'est pas facile, et je suis de tout coeur avec toi (et non tu n'es pas banale!)
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Douce Amère
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